les cultures cellulaires humaines
Pour certaines questions scientifiques, les cultures cellulaires humaines offrent une alternative passionnante et proche de la réalité aux expériences conventionnelles utilisant des animaux de laboratoire. (Image : Freepik)

L'Interdiction de l'expérimentation animale pourrait réduire durablement le gain de connaissances scientifiques

Le 11 novembre 2024, l'initiative pour l'Interdiction de l'expérimentation animale a été déposée, demandant une interdiction totale de l'expérimentation animale en Suisse. L'organisation faîtière des hautes écoles suisses, Swissuniversities, et le Fonds national suisse avertissent que cela mettrait massivement en danger la recherche et l'innovation et priverait la Suisse de connaissances importantes en matière de santé, d'alimentation et d'environnement.

Régulation oui, interdiction générale non

Dans un article d'actualité paru récemment, l'ETH Zurich a pris position sur l'initiative et l'interdiction de l'expérimentation animale qui y est liée : elle souligne en particulier sa responsabilité dans la recherche sur les animaux et se prononce clairement contre une interdiction, car cela mettrait en danger la recherche biomédicale et écologique. Elle mise plutôt sur l'approche 3R (« Replace, Reduce, Refine »), grâce à laquelle elle a pu réduire le nombre d'animaux de laboratoire de 7,6 % en 2023. Ce faisant, elle attire l'attention sur les contrôles légaux stricts en Suisse. Ainsi, l'utilisation d'animaux de laboratoire doit non seulement être justifiée de manière argumentée en amont d'un projet de recherche, mais aussi être dûment documentée au cours des études.

 

Un nouveau centre de compétences pour minimiser l'utilisation d'animaux

Grâce au nouveau « ETH 3R Hub », l'ETH Zurich encourage le développement de méthodes à faible contrainte dans la recherche animale et améliore ainsi continuellement les normes de protection des animaux. Le nombre d'animaux utilisés dans la recherche et les contraintes qu'ils subissent doivent ainsi être minimisés. Mais une interdiction générale de l'expérimentation animale serait justement préoccupante car, en particulier dans la recherche neurologique et sur le cancer, mais aussi dans certaines études agronomiques, des questions complexes sont traitées qui ne peuvent aboutir à des résultats probants que si l'on utilise des modèles aussi proches que possible de la réalité.