Vaccination par ARNm
Vaccination par ARNm: l'activation du système immunitaire vise à empêcher le cancer de se propager dans l'organisme. (Source de l'image: Pixabay)

Première vaccination contre le cancer du poumon

Le premier homme s'est vu administrer un vaccin à base d'ARNm contre le cancer du poumon dans le cadre d'une étude clinique réglementaire. Développé par la société BioNTech de Mayence, il vise à prévenir la progression ou la rechute de la maladie.

Le cancer du poumon est l'un des types de tumeur les plus dangereux

En Suisse, le cancer du poumon est le deuxième type de cancer le plus fréquemment diagnostiqué. Il présente un taux de récidive élevé et le taux de mortalité le plus élevé au monde parmi tous les types de cancer. Dès qu'une tumeur cancéreuse « métastase », c'est-à-dire qu'elle atteint des régions du corps éloignées de la tumeur proprement dite, le pronostic thérapeutique des patients diminue drastiquement. C'est là qu'intervient le vaccin thérapeutique appelé « BNT116 ». Dans le cadre d'une étude clinique, son efficacité sera d'abord testée sur un petit nombre de patients atteints de cancer. Il s'agit aussi bien de malades au stade précoce que de patients atteints d'une maladie avancée ou récurrente. La vaccination contre le cancer a pour objectif d'empêcher la propagation dans le corps et l'apparition de métastases. Celles-ci peuvent être responsables d'une rechute de la maladie.

 

« De nombreuses maladies cancéreuses évoluent de telle sorte qu'un patient ou une patiente semble initialement exempt de tumeur après l'opération.»

explique la chercheuse en cancérologie Özlem Türeci au ministère allemand de l'éducation et de la recherche.

« Cependant, après un certain temps, des foyers tumoraux croissants se forment chez certains, qui n'étaient pas visibles au départ, et il est très probable que des métastases apparaissent ».

(La professeure universitaire Dr. Özlem Türeci dirige le processus de développement chez BioNTech en tant que Chief Medical Officer).

 

 

Un vaccin à ARNm pour réactiver le système immunitaire

Le nouveau vaccin est basé sur la technologie ARNm, qui est également utilisée par exemple dans le cadre du vaccin COVID-19. Des molécules appelées ARNm sont administrées pour générer une réponse immunitaire. L'ARNm est une petite substance qui se trouve naturellement dans le corps. Elles y servent de plan de construction pour des protéines qui exercent de nombreuses fonctions dans le corps humain. Dans les cellules cancéreuses, l'information génétique propre au corps est toutefois modifiée de telle sorte que certaines protéines ne fonctionnent plus correctement et favorisent une croissance cellulaire incontrôlée.

 

La vaccination est personnalisée en fonction du patient cancéreux

Normalement, le système immunitaire reconnaît les cellules cancéreuses et les combat. En cas de cancer, les cellules proliférantes peuvent toutefois réussir à échapper à ce mécanisme de protection. La vaccination consiste à administrer des molécules d'ARNm spécifiques aux protéines qui favorisent la croissance du cancer. La grande quantité de molécules d'ARNm administrées « rappelle » pour ainsi dire au système immunitaire quelles protéines et quelles cellules cancéreuses associées il doit combattre. L'ARNm ne reste pas dans l'organisme, mais est entièrement éliminé en l'espace de quelques heures à quelques jours.

 

Vaccination prévue contre d'autres types de cancer

L'étude en cours jusqu'en 2027 sera suivie d'autres études impliquant de plus grands groupes de patients. Cela devrait permettre de déterminer l'efficacité, mais aussi la sécurité du vaccin. La technologie ARNm est d'un grand intérêt pour la recherche médicale et fait donc l'objet de nombreux efforts de recherche : D'autres études sont actuellement en cours sur des vaccins basés sur l'ARNm contre d'autres types de cancer courants, comme le cancer du sein, de la prostate, du côlon et du pancréas. Mais il faudra encore des années avant que les vaccins correspondants ne soient éventuellement autorisés.