Prise de position sur l'autorisation du don d'ovules

La Fondation Gen Suisse est clairement favorable à l'autorisation du don d'ovules en Suisse pour les raisons suivantes :

1. l'homme et la femme devraient être mis sur un pied d'égalité dans la loi

Les femmes stériles devraient pouvoir bénéficier d'une aide médicale au même titre que les hommes stériles. Le don de sperme et le don d'ovules devraient être mis sur un pied d'égalité par la loi. Il s'agit simplement d'une égalité entre les hommes et les femmes (don de sperme et d'ovules). La maternité de substitution n'est pas un sujet. Notre préoccupation centrale est une médecine de la reproduction moderne et progressiste. En légalisant le don d'ovules, les couples mariés dont la cause de la stérilité est la femme seront mis sur un pied d'égalité avec les couples mariés dont la cause de la stérilité est l'homme.

2. Le don d'ovules est souvent la dernière chance pour les femmes stériles qui ont déjà connu beaucoup de souffrances physiques et psychologiques de faire l'expérience de la croissance d'un enfant dans le ventre de sa mère.

Faire l'expérience de la croissance d'un enfant dans le ventre de sa mère est très important pour les mères et renforce le lien entre la mère et l'enfant.

Ces femmes sont concernées :

  •         les femmes souffrant d'insuffisance ovarienne primaire ou prématurée (cancer, certaines maladies auto-immunes, maladies héréditaires (p. ex. syndrome de      Turner), infections graves)
  •         les femmes atteintes de maladies héréditaires qui peuvent être transmises à la descendance et qui ne peuvent pas être détectées par les techniques de diagnostic génétique préimplantatoire
  •         les femmes ayant subi plusieurs échecs de fécondation in vitro avec leurs propres ovules
  •         les femmes atteintes d'endométriose sévère
  •         les femmes âgées de 43 ans et plus, car le taux de grossesse diminue nettement à partir de cet âge
  •         les femmes qui ont subi des fausses couches répétées
  •         Femmes souffrant de maladies pour lesquelles la stimulation ovarienne est déconseillée.

3. il existe un besoin de procréation assistée en Suisse - plus de 500 couples se rendent aujourd'hui à l'étranger pour ce faire.

Une expertise de l'OFSP fait état de 516 cas confirmés de tourisme reproductif : "TRANSNATIONALE REPRODUKTIVE MOBILITÄT AUS DER SCHWEIZ, 2019". Le nombre de cas non recensés est toutefois élevé. Selon les estimations, il y aurait deux fois plus de cas.

4. le risque médical lié au don d'ovules en Suisse est faible.

Le prélèvement d'ovocytes en vue d'un don d'ovocytes est beaucoup moins risqué qu'auparavant grâce aux méthodes disponibles aujourd'hui. En évitant l'administration de certaines hormones (en particulier l'hormone de grossesse, hCG), le risque de syndrome d'hyperstimulation ovarienne (OHSS dans la littérature spécialisée) est très faible (<1/1000). Les infections ou les hémorragies sont encore plus rares. Les risques à long terme, tels que la ménopause précoce, sont toutefois exclus.

5. Le système de santé suisse supporte les coûts consécutifs au tourisme de la procréation.

Une légalisation du don d'ovules permettrait aux personnes concernées de recourir à des services médicaux dans le pays avec des normes garanties. Cela permettrait de lutter contre le tourisme procréatif, de garantir la qualité de l'intervention et de réduire les coûts consécutifs pour le système de santé suisse.

6. Le don d'ovules est autorisé dans 38 des 44 pays européens.

Une enquête de la Société européenne de médecine de la reproduction (ESHRE) sur la situation légale en Europe (état 2020) a montré que le don d'ovules non fécondés est autorisé dans 38 des 44 États européens.

7. Les femmes donnent leurs ovules principalement pour des raisons altruistes.

Les enquêtes montrent que : Bien plus de la moitié des dons d'ovocytes effectués en Europe sont motivés par l'altruisme.